Victime de la réunification allemande, l'ambassade d'Irak n'en porte plus que le nom.
En réalité, c'est une ruine.
Après une marche de 20 minutes depuis le S-bahn, nous apercevons enfin l'adresse.
De précédents explorateurs conseillent de s'insérer discrètement dans ce lieu diplomatique.
En effet, l'entrée est interdite car l'endroit appartient toujours bien à l'Irak.
Nous nous faufilons à pas feutrés et enjambons la barrière.
En franchissant l'entrée dépourvue de porte, on découvre un sol jonché de bris de verre.
Le street art a pris possession de la plupart des pièces.
Bien que lugubres, nous nous avançons précautionneusement vers les différentes salles.
Des vestiges de machines à écrire et autres mobiliers abandonnés parsèment l'endroit.
Malgré l'état peu rassurant de l'escalier, nous l'empruntons pour accéder aux étages supérieurs.
Plusieurs parties du bâtiment sont brûlées.
Des bandes-vidéo et autres documents écrits, éparpillés.
Comme si cette ambassade avait été quittée dans la précipitation et que ses anciens occupants avaient détruit tout ce qu'ils pouvaient.
Excepté le craquement permanent de nos pas sur les cadavres des vitres brisées, le silence peut paraître inquiétant.
Une sorte de trappe dont le fond reste mystérieux nous rend bizarrement moins curieux.
Des centaines voire des milliers de paperasses sont amassées dans une pièce exiguë.
Elles se concentrent en une sorte de tapis bosselé à la signification insoupçonnée.
Nous récoltons des pages en arabe comme reliques de cette découverte.
Des affiches à la gloire de Saddam qui foulât ce même sol quelques décennies auparavant trônent encore sur les murs.
Le sous-sol est plongé dans les ténèbres.
A tâtons, nous distinguons des caves mais l'absence de lumière aura raison de notre témérité.
La luminosité commence à baisser, signal de notre départ.
Tschaikowskistraße 51,
Berlin 13156
Prendre le S2 jusqu'à Pankow puis prendre le bus 155 jusqu'à Homeyerstr